jeudi 27 octobre 2011

Dossier Tintin : Quand Steven Spielberg transforme une bande-dessinée en long métrage d'animation.

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     Au début de cette aventure cinématographique, il n'y avait qu'un mot "Tintin". Steven Spielberg ne savait pas ce que ce mot signifiait. « Alors que "Les aventuriers de l'Arche perdue" venait juste de sortir, » dit Spielberg, « parmi toutes les critiques françaises que je voyais mais que je ne pouvais lire sur Indiana Jones (Spielberg ne comprenait pas le français), il était fait des allusions à Tintin. Je ne comprenais pas ce que Tintin signifiait en français. »

     Tintin était bien sûr le nom du reporter infatigable et incurablement innocent, dont les aventures avaient déjà été vendues à plus de 200 millions d'exemplaires depuis sa première apparition en 1929. La plupart des critiques comparaient en effet Tintin à Indiana Jones. Dès que l'on expliqua à Spielberg qui était Tintin, il décida de lire "Les sept boules de cristal". Il ne comprenait pas encore le français mais comprit immédiatement Tintin. « C'était comme un film, avec de très beaux storyboards », affirme Spielberg. « J'ai aussitôt compris l'histoire, l'humour, sans réellement en comprendre un mot. »


     A l'époque, en 1983, Spielberg était à Londres, pour tourner "Indiana Jones et le Temple maudit". Il contacta Hergé, le créateur de Tintin, 75 ans, afin de discuter de la création d'un film de Tintin. Selon Spielberg, Hergé avait vu "Les aventuriers de l'Arche perdue" et avait adoré ce film. C'est à cette époque qu'il aurait demandé à Spielberg d'être le réalisateur d'un film mettant en scène Tintin (Cette version de l'histoire est celle de Spielberg, le biographe d'Hergé Pierre Assouline racontant une histoire beaucoup plus complexe incluant des histoires de droits d'auteur). Spielberg devait rencontrer Hergé à Bruxelles, quelques semaines plus tard, mais le décès du père de Tintin empêcha cette rencontre. Néanmoins, le réalisateur des aventures d'Indiana Jones a acquis les droits. Des problèmes de script, ainsi que d'autres films à réaliser, ont mis le projet en veille. Il aura fallu trois décennies pour que le film Tintin voit enfin le jour (26 octobre 2011 en France, deux mois plus tard aux États-Unis).

     Le créateur de Tintin, Hergé, s’appelle en réalité Georges Rémi. Né en 1907, il est le fils d’un ouvrier d’une fabrique de bonbons à Bruxelles. Il grandi dans une famille catholique fervente. Il commence à publier les aventures de Tintin dans un journal brusselois, avec Tintin au pays des Soviets. Lors de la fin de la publication de cette aventure, le journal organise une fête dans la gare, et ce sont des milliers de fans qui font le déplacement. Hergé comprit que Tintin devait découvrir d’autres horizons, d’autres lieux.

     Tintin fait ainsi le tour du monde, et est traduit en 60 langues. Ainsi, il devient Ding-ding en chinois, et Tincjo en Esperanto ! Ses aventures sont adaptées à la radio, à la télévision, au cinéma… Plus récemment, un timbre-poste Tintin est sorti en Belgique, ainsi qu’une pièce de 10 Euros. Tintin devient le premier héros de bande-dessinée qui entre dans la collection d’art moderne du Centre Pompidou. Enfin, une statue de Tintin et Milou, en bronze, trône dans un square à Bruxelles.

     L'âge de Tintin est difficile à déterminer. Sa petite taille et son aspect chétif peuvent faire croire que ce n'est pas un adulte. Dans Tintin au Pays des Soviets, la façon dont il flotte dans un imperméable de la police allemande peut laisser supposer une taille d'enfant. Tintin n'est pas un adolescent, et encore moins un enfant comme le prouve par exemple, dès sa première aventure (Tintin au pays des Soviets), sa maîtrise de la conduite automobile et aérienne (avion). Par ailleurs, il vit seul dans son propre appartement avec son chien Milou, travaille en tant que reporter, semble subvenir seul à ses besoins et est fort physiquement. Dans une interview, Hergé a juste répondu qu'« il est jeune ». Cette ambiguïté est probablement destinée à aider le lecteur, enfant ou adulte, de 7 à 77 ans, à s'identifier à lui. Selon Hergé, son âge physique a évolué de 14 à 17 ans et son âge moral est resté 14 ans. 
     Tintin est définitivement le jeune homme qui lutte contre le mal. Il est le héros immaculé, sans aucun défaut, alors que les différents défauts des hommes sont incarnés par le capitaine Haddock (râleur, alcoolique...).

     
     Malgré tous ses voyages, Tintin n’est jamais allé à Hollywood jusqu’à maintenant ! Il est bien allé à Chicago (dans Tintin en Amérique), lorsqu’il lutta contre Al Capone. Mais cela, c'était avant 2003, quand Spielberg décida de relancer le projet du film. « Je savais enfin avec quelle technique je pouvais faire ce film », dit Spielberg. « Avec une technique qui n’existait pas en 1983 : l’animation par capture de mouvements. » Le pionnier de cette technique au cinéma était Robert Zemeckis, avec Le Pôle Express. « J’ai réalisé que c’était la meilleure technique, et surtout la plus proche des albums de Tintin », poursuit Spielberg. Lors de la sortie du Pôle Express, Spielberg n’était pas convaincu par cette technique, alors nouvelle et pas toujours au point. Lorsqu’il vit ce que l’on peut en faire actuellement, avec Avatar et la beauté des paysages de Pandora, il demanda à l’équipe de Weta Digital, basée en Nouvelle-Zélande et co-fondée par le réalisateur Peter Jackson, de travailler à cette nouvelle aventure de Tintin. Le premier personnage qui fût mis au point en image de synthèse fût Milou.



     Avec 23 livres en tout, ce n’était pas le matériel qui manquait pour la réalisation de ce film. Jackson et Spielberg décidèrent de mettre à l’écran la onzième aventure de Tintin : Le secret de la Licorne. L’aventure a été dépoussiérée et adaptée, avec un caméo de Bianca Castafiore (la seule femme de l’univers de Tintin), et la séquence du Crabe aux pinces d’or qui nous montre la première rencontre entre Tintin et le capitaine Haddock, ainsi que leur voyage à travers le Maroc. La difficulté fut de suivre scrupuleusement la palette colorimétrique des albums de Tintin, tout en rajeunissant le scénario. Le travail fût immense. Spielberg a même déclaré qu’il a fallu pas moins de trois ans pour réaliser le visage de Tintin et toutes ses nuances !

     Quoi qu’il en soit, le résultat est visuellement à la hauteur des espérances des fans : moderne tout en étant fidèle aux aventures originales du héros à la houppette. 

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mercredi 26 octobre 2011

Test du Blu-ray de Star Wars - Episode V : L'Empire contre-attaque.

 
     Image : Le master de cet épisode V a été restauré de la même manière que l'Episode IV, à la différence près que l'Episode V est quand même plus beau, grâce à un tournage plus élaboré, de meilleurs trucages et des textures visuelles un peu moins toc. Bien sûr, il faudra garder à l'esprit que ce film a été tourné en 1979, et que les trucages et effets visuels d'époque (réalisés avec le système VistaVision) entraînaient de grosses chutes de définition.

     Dès le départ, le film commence dans le froid et la neige abondante de la planète Hoth, avec l'utilisation assez fréquente d'un réducteur de bruit vidéo qui fige le grain important de la pellicule d'origine (et des trucages d'époque), tout en le floutant par grappes. Conséquence : ce n'est pas toujours très beau sur un grand écran. L'aspect fait un peu "corrigé et nettoyé", sans doute pour coller avec les trois épisodes les plus récents et leurs effets numériques.

     D'un plan à l'autre, les textures et le piqué sont parfois très différents. Certains plans affichent de magnifiques poussées de définition, et d'autres des images quelque peu lissées. Les scènes dans l'espace sont comme toujours d'une qualité exemplaire, avec toutes ces étoiles qui brillent, ces vaisseaux très définis, des couleurs vives pour certaines planètes et des noirs très profonds pour l'espace. Pour les autres scènes, certains détails font plastique, comme la marionnette de Yoda ou la fourrure de Chewbacca.
Bref, ce qui plait moins, c'est l'aspect trop nettoyé, lissé de certaines scènes, avec un grain d'origine fortement atténué par le réducteur de bruit vidéo.


     Son : La VO pousse très fort en termes de grave. La musique est omniprésente. Les effets surround sont assez violents parfois. Tous les détails (comme la pluie sur Dagobah, les explosions...) sont fidèlement retranscrits. Que du bon pour cette piste DTS-HD Master Audio 6.1.
Du côté de la VF, la piste DTS mi-débit sonne légèrement moins bien que la VO, mais reste très virulente dans les effets surround. Les dialogues sonnent, eux, beaucoup moins creux que dans les précédentes versions de ce film (cassette et DVD). Donc, cette piste n'a pas l'ampleur de la VO, mais s'en sort pas mal quand même.

Ma note : 7.5/10

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Deux films dérivés de Star Wars, centrés sur Han Solo et Boba Fett
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- Test de l'épisode 1 : La menace fantôme
- Test de l'épisode 2 : L'attaque des clones
- Test de l'épisode 3 : La revanche des Sith
- Test de l'épisode 4 : Un nouvel espoir
- Star Wars en Blu-ray : les premières captures.
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lundi 10 octobre 2011

Test Blu-ray Star Wars Episode 4 - Un nouvel espoir


     Et voici le test du Blu-ray de l'épisode 4 de Star Wars : Un nouvel espoir. Comme vous le savez, c'est aussi le plus ancien des épisodes de la saga. Autant dire qu'à l'époque, il a été tourné avec un budget assez serré. Certains effets spéciaux font un peu toc par rapport à ce que l'on peut faire actuellement. Néanmoins, ceux-ci étaient très étonnants lors de la sortie du film en 1977.

     Dans une galaxie très très lointaine, la très jolie Princesse Leia est en bien mauvaise posture après être parvenue à chaparder les plans de la géantissime Étoile Noire de l'Empire. Capturée par Dark Vador, elle a cependant eu la bonne idée de cacher les plans dans les circuits du droïde R2-D2 (D2-R2 dans la version française), un robot malin et loyal. Elle en a également profité pour y stocker un appel au secours destiné au Jedi Obi-Wan Kenobi. Accompagné du robot C-3PO (Z-6PO dans la version française), R2-D2 sera acheté par Luke Skywalker et sa famille, des fermiers vivants sur Tatooine. Ce sera le début d'une grande aventure spatiale dans laquelle les deux robots seront les partenaires de Luke, Han Solo (Yan Solo en VF) et Chewbacca (Chiquetabac en VF) partis pour libérer la princesse, se frotter à Dark Vador, et tenter d'éteindre définitivement l’Étoile Noire...


Tournage : 
     George Lucas a travaillé avec des caméras Panavision en 35 mm. Le film a été truqué avec le système VistaVision et présenté en salle au format 2.35/1 (copies 35 mm).

Image :
     J'avais rarement vu un master vidéo HD autant tripatouillé. C'est sûr qu'il fallait rajeunir un film dont le master d'origine a été très mal conservé. Une copie de ce master a été faite juste avant la restauration pour l'édition spéciale de 1997. Après restauration, le film a eu droit à des modifications et de nouvelles scènes ont été ajoutées, ce qui a fait polémique auprès de beaucoup de fans. C'est la version de 2003 (celle de 1997 améliorée) qui a été utilisée pour le master HD du Blu-ray.


     La restauration a été gigantesque, avec un réducteur de bruit vidéo (ou/et d'une atténuation manuelle grain par grain), qui est là en quasi-permanence. Conséquence : des images à la qualité parfois très discutables dans le sens où le défilement du grain de la pellicule se trouve figé, voire flouté. Si l'effet n'est pas permanent, les séquences dans le désert avec les robots R2-D2 et C-3PO sont faillibles tant elles sont nettoyées afin de tenter de réduire le grain violent. L'effet est, sur cette scène, désastreux ! Mais pouvait-on arriver à mieux ? Pas sûr, vu l'âge et la conservation du film.


     Heureusement, le master n'est pas si mauvais dans sa globalité. Les couleurs sont très vives, voire clinquantes. La teinte est chaude, voire vers le rosé pour les visages. Le piqué est très beau sur certains plans (rochers, plans fixes en général, visages, casque de Dark Vador...) et le master est assez beau pour montrer l'aspect toc de certains décors, des maquettes et aussi des masques en plastique de monstres dans la scène du bar. Le ratio de contraste a été très poussé, donnant une profondeur au noir, mais bouchant parfois certaines scènes. Au final, nous sommes face à un rendu allant de moyen à très bon, inédit pour ce film. L'aspect retapé-rafistolé-restauré est toutefois évident. Les scènes qui avaient été rajoutées dans le cadre de l'édition DVD restent néanmoins en Blu-ray un cran en dessous du reste du film, notamment en termes de richesse de détails et de qualité de texture.

Son :
     Pour la VO, le DTS-HD 6.1 est une petite perle du genre qui en jette. Le nombre d'effets avant/arrière lors du passage des vaisseaux est aussi dingue que l'ampleur prise par la musique légendaire sur toutes les voies. La V.O. se révèle très spatiale dans son mix, accompagnée d'un beau grave (voix de Jabba, son du Faucon Millenium, tirs et explosions). La scène de destruction d'Alderaan est terrifiante ! Le remastering est très dynamique et plutôt alléchant.
Pour la VF, la piste DTS mi-débit est moins ample, moins spatiale, un peu plus « agressive », avec des dialogues très aigus dans leur texture. Malgré cela, cette VF ne manque pas de souffle, la musique sonne assez bien, les effets surround sont fort nombreux et le rendu du grave est satisfaisant. Disons que cette VF sonne un peu d'époque. Petite curiosité : les noms des personnages ont été traduits en VF (contrairement aux autres films de la saga).

Ma note : 7/10 (en prenant en compte l'immense travail de restauration).

Caractéristiques :
Vidéo : Transfert 1080p MPEG-4 AVC (Débit moyen de 33502 Kbps) / Format 2.35
Audio : Anglais en DTS-HD Master Audio 6.1 Discrete (Débit moyen de 4069 kbps / Encodage 24-bit), Français en DTS 5.1 (768 kbps / Encodage 24-bit), Portugais et Espagnol en Dolby Digital 5.1 (448 kbps)
Sous-titres : Anglais, Danois, Néerlandais, Finnois, Français, Norvégien, Portugais, Espagnol, Suédois

Voir aussi :
Deux films dérivés de Star Wars, centrés sur Han Solo et Boba Fett
- Des infos sur la suite de Star Wars après le rachat de Lucasfilm par Disney.
- Test de l'épisode 1 : La menace fantôme
- Test de l'épisode 2 : L'attaque des clones
- Test de l'épisode 3 : La revanche des Sith
- Test de l'épisode 5 : L'empire contre-attaque
- Star Wars en Blu-ray : les premières captures.
- Star Wars en Blu-ray, c'est pour le 12 septembre
- Insolite : L'Etoile Noire de Star Wars a un prix : 644 000 000 000 000 000 €