dimanche 27 décembre 2015

Élisa, de Jean Becker. Avec Vanessa Paradis et Gérard Depardieu.


     Je voudrais rapidement vous parler d'un film qui me tient à cœur. Ce film, c'est Élisa, un film de Jean Becker sorti en février 1995. C'est un film qui a eu un beau succès à sa sortie, mais est aujourd'hui quelque peu oublié. A tort, dans la mesure où il mérite le détour.

De très bons acteurs.
     Vanessa Paradis n'incarne pas son personnage de Marie, elle est Marie. Elle joue ici son deuxième rôle, après celui dans Noce Blanche (avec Bruno Cremer). Sa mère s'est suicidé un soir de Noël, alors qu'elle ne pouvait subvenir aux besoin de sa très jeune fille. Quant au père, il est parti depuis longtemps. Enfant de la DDASS, elle est amie avec Solange, jouée par une Clotilde Courau qui révèle son talent de comédienne et sais passer du rire aux larmes en quelques secondes (voir la scène de la cassette vidéo de Marie). A noter l'apparition de Samuel, le libraire, joué par l'immense Michel Bouquet. Quant à Gérard Depardieu, il confirme une fois de plus son jeu d'acteur d'une excellence devenue rare, avec ce personnage d'ancien artiste, musicien et peintre, alcoolique triste et désespéré.


Un film en deux parties.
     Durant la première partie du film, malgré le drame de Marie, l'histoire se veut plutôt humoristique. Marie, Solange et Ahmed profitent de la vie autant qu'ils le peuvent, d'autant plus que celle-ci ne les a pas épargnés. Ils font les quatre cents coups, gâchent un mariage, prennent le taxi gratuitement, s'incrustent chez leur ami Kevin, joué par Olivier Saladin (si, si, vous voyez qui c'est, c'est le médecin légiste Pluvinage dans la série Boulevard du Palais. Et il fit également les beaux jours des Deschiens.).

     La seconde partie est toutefois plus sombre. Marie entame des recherches pour retrouver son père. Afin d'avoir les renseignements qu'elle cherche, elle croisera Gérard Chaillou (le Jean-Guy de Caméra Café), puis le regretté Philippe Léotard. Ses recherches la conduiront jusqu'à l'île de Sein. Mais son père n'est peut-être pas le salaud qu'elle croit. Pour l'anecdote, le navigateur Eugène Riguidel fait une très courte apparition durant al scène au Bar des Pêcheurs.



Critique.
     Ce film est tout simplement un chef-d’œuvre qui ne laissera personne indifférent. Émouvant, drôle, et en même temps triste, c'est une perle à ne pas manquer. Des acteurs qui jouent extrêmement bien, un scénario original.

     Petit bémol toutefois pour le DVD dit "Collector", qui n'a de collector que le nom, puisque le seul bonus est une interview (au demeurant très intéressante) de Jean Becker. Mais ce DVD est néanmoins à posséder absolument, tout simplement parce que c'est un des meilleurs films français des années 90. Difficile de voir que ce film a plus de vingt ans, tant son thème est intemporel. 
     En espérant avoir droit un jour à une édition Blu-ray (mais ce n'est pas gagné).

vendredi 4 décembre 2015

Si la connerie se mesurait, il servirait de mètre-étalon !


     Dans ce court article, un sujet léger : une simple réplique de film qu'il convient de replacer dans son contexte.

« Ouais ! Mais celui-là c'est un gabarit exceptionnel ! Si la connerie se mesurait, il servirait de mètre étalon ! Il serait à Sèvres ! »

     Voilà la réplique que lança Jean Gabin à Françoise Rosay, dans l'excellent film Le cave se rebiffe, sortie en 1961. Outre les succulents dialogues de Michel Audiard, pour un néophyte, cette phrase peut sembler incompréhensible aux néophytes. Il convient donc de l'expliquer clairement (et simplement).

Le mètre-étalon.
     Il était autrefois difficile de définir exactement ce qu'est un mètre. Plusieurs mesures officielles se sont succédé.
- Le 26 mars 1791, le mètre est défini officiellement par l'Académie des sciences comme étant la dix-millionième partie de la moitié de méridien terrestre (ou d'un quart de grand cercle passant par les pôles).
- En juin 1792, Jean-Baptiste Joseph Delambre fut chargé de mesurer la distance entre Dunkerque et Rodez, et d'en déduire la mesure d'un mètre. Pour familiariser la population avec la nouvelle mesure, seize mètres-étalons gravés dans du marbre furent placés dans Paris et ses alentours, de février 1796 à décembre 1797.

     Le mètre étalon est donc la mesure officielle d'un mètre.

Pourquoi à Sèvres ?
     En 1889, le Bureau international des poids et mesures redéfinit le mètre comme étant la distance entre deux points sur une barre d'un alliage de platine et d'iridium. Cette barre est toujours conservée au pavillon de Breteuil, qui abrite le Bureau international des poids et mesures depuis 1875. Or, le pavillon de Breteuil se trouve à Sèvres.

Conclusion :
     Pour mesurer une distance, nous utilisons le mètre. La mesure officielle du mètre est définie par un mètre-étalon. Dans le cas définit par Gabin, il ne s'agit pas de mesurer une distance, mais la connerie d'une personne, en l’occurrence Mr Eric. Mr Eric serait donc la base officielle pour mesurer la connerie... Dans le fond, rien d'étonnant, « parce que j'aime autant vous dire que pour moi Monsieur Éric avec ses costards tissés en Écosse à Roubaix, ses boutons de manchettes en simili et ses pompes à l'italienne fabriquées à Grenoble, et ben c'est rien qu'un demi-sel. Et là, je parle juste question présentation. Parce que si je voulais me lancer dans la psychanalyse, j'ajouterais que c'est le roi des cons. »